vendredi 31 décembre 2021

Film - 4/9/5 - La Vie Extraordinaire de Louis Wain - 2021 avec Benedict Cumberbatch


 La Vie extraordinaire de Louis Wain (The Electrical Life of Louis Wain) est un film britannique réalisé par Will Sharpe et sorti en 2021. Il s'agit d'un film biographique sur le peintre britannique Louis Wain, principalement connu pour ses représentations d'animaux anthropomorphes et en particulier des chats.







À la fin des années 1800, l'artiste britannique Louis Wain adopte un chat errant, ce qui changera sa perception de cet animal et inspirera son art d'une manière unique. Il commencera à peindre des chats anthropomorphes avec de grands yeux, gagnant ainsi en popularité. Parallèlement à ce cheminement artistique, celui-ci commencera à développer des symptômes psychiatriques qui seront associés à la schizophrénie. Dans ce tourbillon, il tentera de mieux comprendre sa vie, mais aussi son amour profond pour sa femme Emily Richardson.

Il est présenté en avant-première au festival du film de Telluride 2021.






Benedict Cumberbatch : Louis Wain

Claire Foy : Emily Richardson-Wain

Andrea Riseborough : Caroline Wain

Toby Jones : Sir William Ingram





Film - 4.8/5 - 90's - 2018

 


90's ou Été '95 au Québec (Mid90s) est un film américain écrit et réalisé par Jonah Hill, sorti en 2018.










À Los Angeles, au milieu des années 1990, Stevie, âgé de 13 ans, peine à trouver sa place dans sa famille, entre une mère absente et un grand frère caractériel. Aussi, quand une bande de skateurs le prend sous son aile, il va vivre l’été de sa vie.





Sunny Suljic : Stevie

Katherine Waterston : Dabney

Lucas Hedges : Ian






mercredi 29 décembre 2021

Livre - La course parfaite : François Mathet, portrait du maître-entraîneur - Theresa Révay

 


Un monde de seigneurs. Vous l’étiez par naissance, mais vous pouviez le devenir. Il fallait du talent, de l’ambition et du courage.

Le jeune François Mathet a une passion : le pur-sang et les courses. Mais il ne vient pas du sérail. Il entre par effraction dans un cénacle où se croisent grands propriétaires et femmes de caractère. Meilleur gentleman-rider des années 1930, l’ancien officier de cavalerie a un don singulier pour comprendre les chevaux et une méthode d’entraînement unique. Maître d’apprentissage d’Yves Saint-Martin, il mène le jockey émérite à la gloire, pourtant les déchirures n’épargnent pas ces deux Magnifiques.

Il a tout gagné : des Arc-de-Triomphe, Jockey-Club, Prix de Diane, Derby d’Epsom… À Chantilly, il est l’entraîneur des plus prestigieuses écuries, celles de l’Aga Khan ou de Guy de Rothschild. Aussi de Gabrielle Chanel et d’Alain Delon. Adoré des turfistes pour son honnêteté, détesté par ses pairs pour son arrogance, l’énigmatique « Napoléon des entraîneurs » est respecté de tous. Il défait les malédictions, suscite curiosité et controverses. Sa vie se lit comme un roman.

Ce portrait de François Mathet, élu « entraîneur du xxe siècle », révèle ses combats, ses fêlures, et retrace une page mémorable de l’histoire des courses françaises.

Humour - No comment


 

Livre - Natacha - Vladimir Nabokov

 


Vertige du premier émoi amoureux, fin de la liaison d’un adolescent avec une femme mariée, amour terrorisé d’une femme pour son terrible mari… Perceptions, angoisses, sensations… Exhumées des archives Nabokov et publiées à partir des années 1990 dans The New Yorker, de magnifiques nouvelles à la langue envoûtante et aux sonorités lumineuses. Le recueil est composé des nouvelles suivantes (extraites des Nouvelles complètes, collection Quarto) : Natacha, Le mot, Bruits, La vengeance et Bonté. Elles ont été écrites en russe, puis traduites en anglais.



Livre - Les Maîtres censeurs - Elisabeth Lévy

 


"Le débat des idées a-t-il échoué au tribunal de la morale ? ". La question est posée dès la première page. Élisabeth Lévy, journaliste à Marianne, chroniqueuse sur le plateau télévision de Culture et dépendances, cherche à mettre les mains dans le moteur de l'idéologie dominante pour démonter les mécanismes de la nouvelle censure. Très attentive aux débats idéologiques des vingt dernières années et aux querelles intellectuelles qu'ils génèrent, l'auteur constate amèrement que nous avons changé d'époque. Fini les maîtres penseurs, place aux maîtres censeurs. La joute démocratique n'intéresse plus, "plumes et paillettes interdisent aujourd'hui le débat démocratique". Le marketing littéraire et philosophique a été introduit en France par Sollers, BHL et consorts au point qu'on en voit un dialoguer dans la revue Infini avec Jean-Marie Messier et l'autre, rompu à l'exercice de l'émotion de l'engagé médiatique, un jour en Bosnie, le lendemain au Burundi. Reprenant le mot de Philippe Murray, Élisabeth Lévy affirme que "l'empire du Bien est advenu". Et c'est regrettable. Au nom d'un postulat moral de principe, on finit par tous penser pareil et s'empêcher ainsi de penser quoi que ce soit par soi-même. En France il n'est plus possible de débattre. Les vilains petits canards qui franchissent la ligne jaune de la morale seront dénoncés : dernièrement l'affaire de la pédophilie supposée de Cohn-Bendit ou des propos qualifiés immédiatement d'antisémites de Renaud Camus sont les parfaits exemples qu'une certaine forme d'ordre moral est de retour. Pour son essai Les Maîtres censeurs Élisabeth Lévy vient de recevoir le nouveau prix Jean-Edern Hallier.


Humour - No comment


 

Film - Documentaire - Stephen King - Le Mal nécessaire


De quoi a peur Stephen King ? "Mais de tout !", assure le prolixe romancier américain. Né en 1947 dans le Maine, où il vit toujours, il s’est imposé depuis le mitan des années 1970 comme le roi du fantastique et de l’horreur, vendant autour du monde en un demi-siècle plus de 350 millions d’exemplaires de ses best-sellers. Revitalisant le genre en jouant sur les terreurs enfantines, ses récits, ancrés dans l’Amérique rurale d’aujourd’hui, ont inspiré une pléiade de cinéastes chevronnés, de Brian De Palma (Carrie au bal du diable) à Stanley Kubrick (Shining) en passant par John Carpenter (Christine), David Cronenberg (Dead Zone), George A. Romero (La Part des ténèbres), ou Rob Reiner (Misery).




Influencé dans sa jeunesse par les œuvres de Richard Matheson et les classiques du fantastique (ceux de H. P. Lovecraft, de Mary Shelley et de Bram Stoker), marqué aussi bien par l’arrestation d’un tueur en série dans les années 1950 que par l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy, ce chantre de la littérature populaire éclaire la genèse de quelques-uns de ses plus grands succès de librairie et leur adaptation, pour la télévision ou le cinéma, au fil d'interviews réunies par Julien Dupuy dans un éclairant portrait documentaire. 


Entre deux extraits de films, Stephen King y confie ses souvenirs d’enfance – la figure du père, qui les abandonna, sa mère et lui, quand il avait 2 ans –, sa jeunesse impécunieuse dans une bourgade du Maine, ses méthodes de travail, mais aussi sa lutte contre ses démons intérieurs (la dépendance à l’alcool notamment), sa défiance envers les machines, dont il a mis en scène la révolte dans Maximum Overdrive, son unique film en tant que réalisateur, ou le soutien qu’il apporte en philanthrope aux bibliothèques afin de permettre au plus grand nombre d’avoir accès aux livres.


Disponible à compter du 15/1/2022

Film - 3.5/5 - The King’s Man : Première Mission 2021

 


The King's Man : Première Mission ou Kingsman : Première mission au Québec (The King's Man) est un film américano-britannique réalisé par Matthew Vaughn et sorti en 2021.








Il s'agit du troisième film de la série Kingsman et d'une préquelle aux films Kingsman : Services secrets (2015) et Kingsman : Le Cercle d'or (2017) du même réalisateur.




Durant la Première Guerre mondiale, plusieurs hommes participent à la création de l'agence d'espionnage britannique Kingsman. Un homme décide de se lancer dans une course contre la montre dans le but de contrecarrer les plans des pires tyrans et criminels de l'histoire.





Ralph Fiennes (VF : Bernard Gabay) : Orlando Oxford, le duc d'Oxford / Arthur

Gemma Arterton (VF : Chloé Berthier) : Polly Wilkins / Galahad

Rhys Ifans : Grigori Raspoutine

Matthew Goode : le capitaine Morton

Film - Serie - 4.8/5 - Les enquêtes de Vera S7 E1 : Sélection naturelle



 Sur une petite île au large de la Grande-Bretagne, Gemma, une guide travaillant dans une réserve ornithologique, est retrouvée morte. Vera se rend sur place pour mener l'enquête. Le corps a été jeté sur le rivage par la mer, avant d'être découvert par le jeune Ryan, le fiancé de Gemma. Sophia, la responsable d'équipe des gardes forestiers, constate qu'un bateau a disparu. Vera découvre que Gemma ne s'entendait pas avec sa sœur, Alice. Tony, le nouveau médecin légiste, constate que le cadavre porte des traces d'algues d'eau douce.


Les superbes paysages marins de la réserve ornithologique et du village de pêcheurs participent pleinement au plaisir du spectateur devant cette nouvelle enquête de Vera. Dans le rôle principal, Brenda Blethyn s'avère toujours aussi charismatique. Du coup, malgré son rythme tranquille, cette enquête se révèle prenante.

mardi 28 décembre 2021

Film - Serie - 4.8/5 - Les enquêtes de Vera S6E4 L'ange noir


Le corps sans vie d'un jeune homme est découvert dans une rivière. Sur place, l'inspectrice-chef Vera découvre un anneau de deuil autour du cou de la victime, des piqûres sur le corps et un sachet contenant de la drogue estampillé «Dark Angel». Les investigations mènent Vera à Gateshead où elle apprend que la victime, Nathan, était en relation avec des personnes peu fréquentables. L'enquête prend un tour inattendu lorsqu'un témoin dirige Vera sur le dossier d'un ancien crime perpétré dans une ferme reculée il y a treize ans

Avec Brenda Blethyn, Riley Jones, Kenny Doughty, Robert Pugh, Jon Morrison, Noof McEwan, Struan Rodger, Nigel Betts, Ace Bhatti, Derek Hutchinson, Marjorie Yates, Christopher Colquhoun, Mark Asante, Luke Gomes, Joshua Idowu 

Film - Serie - 4.7/5 - Les enquêtes de Vera S7E2 Une prison de terre

Alors qu'ils tentent de faire des relevés dans la campagne anglaise, des géologues découvrent par hasard le cadavre d'une jeune fille, qui a été enterré. Il s'agit du corps de Mia, portée disparue depuis plusieurs semaines. Arrivés sur les lieux, Vera et Aiden mènent l'enquête. Mia s'était rendue à un festival de musique malgré le désaccord de ses parents. Et d'après les témoignages, Vera comprend que la jeune Mia ne s'entendait pas du tout avec sa mère et rêvait de fuguer. Un jour, les policiers apprennent que le petit frère de Mia a également quitté le foyer familial.

La lande anglaise, dans la brume et la grisaille, est vraiment très cinégénique. Du coup, l'épisode bénéficie de superbes paysages. En plus, le duo formé par Vera et Aiden est de plus en plus attachant, et l'enquête sur cette adolescente à problèmes suit un scénario sinueux et efficace. Le tout se regarde donc avec plaisir. 

Humour - Les déplacements réels du COVID enfin déterminés .....

 



Humour - Sondage ....


 

Film - 5/5 - The Survivalist 2021 avec John Malkovich

 


The Survivalist is an American action thriller film directed by Jon Keeyes and written by Matthew Rogers starring Jonathan Rhys Meyers and John Malkovich.










Un an et demi après la chute de la civilisation due à une épidémie virale, un ancien agent du FBI doit protéger une jeune femme immunisée contre la maladie d'un dangereux gang qui la traque.

It was released in the United States on October 1, 2021, by Quiver Distribution.



Jonathan Rhys Meyers as Ben

John Malkovich as Aaron

Jenna Leigh Green as Marley

lundi 27 décembre 2021

Livre - Andreï Roublev - Robert Bird

 


Andreï Roublev ou André Roublev (en russe : Андрей Рублёв, Andreï Roubliov), ou saint André l'Iconographe est un moine et peintre d'icônes russe du xve siècle. Il est né vers 1360-1370 et mort entre 1427 et 1430, probablement le 17 octobre 1428. Il a été canonisé en 1988, date du millénaire de la foi chrétienne en Russie, et est fêté le 4 juillet.








Nous ne savons pas grand-chose de la vie de Roublev, sinon qu'il a été moine au monastère Andronikov près de Moscou, qu'il a été l'élève et l'assistant du peintre d'icônes d'origine grecque Théophane le Grec.


Andreï Roublev serait né entre 1360 et 13701, probablement dans la principauté de Moscou. Le prénom d'Andreï est son nom monacal.







La légende raconte qu'à la fin de sa vie, il aurait eu les yeux crevés pour avoir osé signer de son nom son tableau La Trinité, ce qui était interdit aux moines à l'époque.








Film 





Humour noir ....


 

Humour - Elle est belle ......


 

Film - 6/5 - Psychose - Psycho d'Alfred Hitchcock - 1960


Psychose (Psycho) est un thriller horrifique américain en noir et blanc réalisé par Alfred Hitchcock, sorti en 1960. C'est son 47e long métrage, inspiré par le roman éponyme de Robert Bloch et dont le scénario est écrit par le jeune scénariste Joseph Stefano. La musique du film, elle aussi devenue célèbre, est composée par Bernard Herrmann.






Ce film majeur dans la filmographie d'Alfred Hitchcock est considéré comme un chef-d'œuvre du suspense et a élevé Anthony Perkins au rang de célébrité du cinéma. Il y interprète Norman Bates, un jeune homme perturbé, propriétaire d'une vieille demeure surplombant le motel dont il est également propriétaire, et où Marion Crane (Janet Leigh), une automobiliste en fuite, connaîtra un destin tragique dans une scène de douche passée à la postérité. Un détective privé (Martin Balsam), puis l'amant et la sœur de Marion (Vera Miles), se lanceront à sa recherche.



Suspense et horreur se conjuguent pour atteindre leur paroxysme au moment où le mystérieux meurtrier est finalement démasqué.





Psychose a fait l'objet de trois suites, toutes avec Anthony Perkins, réalisées en 1983, 1986 et 1990. En 1987 sort un téléfilm, spin-off du film de 1960 intitulé Bates Motel. En 1998, Gus Van Sant a tourné un remake plan pour plan du premier film avec entre autres Vince Vaughn dans le rôle de Norman Bates et Julianne Moore dans celui de Lila Crane. La série Bates Motel évoque pour sa part l'adolescence de Norman Bates.



Film - 4.8/5 - Don't Look Up : Déni cosmique 2021 avec Leonardo DiCaprio

 

« Don’t Look Up : déni cosmique » : le cadeau de Noël de Netflix

Avec cette brillante comédie catastrophe sur Netflix, le réalisateur de « Vice » tente d’avertir l’humanité d’un péril imminent. On rit et on grince des dents.





Six mois et quatorze jours. C’est le temps qu’il reste à la Terre avant une collision avec un monstre géocroiseur dans l’hilarante satire Don’t Look Up : déni cosmique, joli cadeau diffusé sur Netflix en ce jour de Noël. Découverte au début du film par les astronomes Randall Mindy (Leonardo DiCaprio) et Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence), la comète de près de 10 km de diamètre a 99 % de chances de pulvériser la planète. 

A partir de l’instant où, la mine défaite et horrifiée, les scientifiques comprennent l’imminence du désastre, le réalisateur Adam McKay déclenche sur deux heures dix-huit une course contre la montre désespérée pour convaincre la Maison-Blanche d’organiser la riposte. Le camp de la raison va, hélas, se heurter à une déferlante d’insoutenables crétins, à Washington et au-delà : depuis la présidente des États-Unis Janie Orlean (Meryl Streep) et son idiot de fils/chef de cabinet (Jonah Hill), jusqu’à un tandem d’animateurs télé ricanants (Cate Blanchett et Tyler Perry), en passant par le gourou de la tech Peter Isherwell (Mark Rylance), aucun relais d’influence n’écoutera sérieusement les cris d’alarme de la science. Jusqu’à l’inévitable catastrophe…


« Cela fait des années que les blockbusters hollywoodiens jouent avec la fin du monde, depuis les James Bond jusqu’aux Marvel, en passant par Armageddon. J’ai vu et aimé tous ces films, mais, avec Don’t Look Up, j’ai voulu montrer ce qui se passe vraiment quand tout a échoué », nous explique Adam McKay, lequel ne fait pas mystère de l’allégorie au cœur de son récit : la comète Dibiasky pourrait tout aussi bien être le dérèglement climatique bien réel qui nous menace tous d’ici à la fin de ce siècle. « Beaucoup de climatologues qui ont vu le film me remercient d'avoir traité cette frustration que ressentent les scientifiques à faire éclater la vérité, dans un monde où nos communications sont manipulées, marketées et détournées par de faux prophètes. Nous entrons dans une ère très dangereuse où nous devenons incapables de réagir collectivement à une menace globale comme la crise climatique, qui est le plus gros défi à venir de l’humanité. Mais cela vaut aussi pour la crise sanitaire, la pollution, la corruption ou l’aggravation des inégalités. »


Poil à gratter du cinéma américain, ex-collaborateur du polémiste Michael Moore, Adam McKay a stigmatisé les effets pervers des systèmes financier et politique de son pays dans les admirables The Big Short : le casse du siècle (2015) et Vice (2018). D’aucuns lui ont reproché, particulièrement dans Vice, un parti pris un peu trop ouvertement démocrate et de ne réserver ses banderilles qu’au camp adverse. Mais, avec Don’t Look Up : déni cosmique, le torero décoche cette fois à 360 degrés. Tout le monde en prend pour son grade, républicains ou démocrates, boomers ou millennials, hommes ou femmes, personne n’est épargné. Tous égaux dans l’idiotie – hormis les scientifiques, rationnels impuissants, qui n’en sont pas moins dépeints en sociopathes shootés au Xanax.


Je suis ravi de savoir que des gens détestent mon film. S’il polarise, tant mieux !

Adam McKay



À condition d’avir un moral bien accroché, on rit beaucoup, tant la charge tape fort et juste. Prévisible, certes, mais jubilatoire. Encore plus lorsque McKay, coauteur de l’histoire avec David Sirota, brosse une flamboyante fresque de l’alignement parfait de planètes aboutissant à la fin de la nôtre : incurie politique, main basse des Midas de la Silicon Valley sur les opinions, aliénation des foules par les réseaux sociaux, refus d’écouter la science, plongée collective dans l’idiocratie… Au fil du film, l’Amérique se déchire entre les convaincus d’une catastrophe imminente (le mouvement Just Look Up, pour « Regardez le ciel ») et les « cométo-sceptiques » entretenus par le camp Orlean et son contre-slogan (« Don’t Look Up »). La guerre se règle à coups de shows exubérants relayés sur le réseau social tout puissant créé par Isherwell. Ou quand le débat public crucial nourrit l’exhibition de foire à laquelle même les scientifiques ne peuvent échapper : dans une mise en abyme fascinante de son propre propos, McKay a fait appel à la chanteuse Ariana Grande pour incarner la pop star braillant une sirupeuse ballade destinée à rallier le camp Just Look Up. Sors de ce corps, Guy Debord !


Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence) et Randall Mindy (Leonardo DiCaprio), scientifiques méprisés socialement, lanceurs d'alerte s'agitant en pure perte, insuffisamment suivis sur les réseaux sociaux pour être pris au sérieux...

Après le ton essentiellement dramatique de ses deux précédents longs-métrages, McKay revient donc avec bonheur à ses premières amours comiques – il a commencé sa carrière en tant que principal auteur de l’émission satirique Saturday Night Live, avant de réaliser une brochette de comédies burlesques avec son vieux pote Will Ferrell. Mais, aux États-Unis, tout le monde n’a pas apprécié la blague Don’t Look Up et le film y a essuyé d’acerbes critiques lui reprochant son jusqu’au-boutisme et sa misanthropie. « Je suis ravi de savoir que des gens détestent mon film. S’il polarise, tant mieux ! Je préfère largement ces réactions plutôt que l’indifférence », répond Adam McKay, avant de concéder : « La satire est une discipline très risquée. Je voulais réaliser une vraie grosse comédie, faire rire les gens, mais avec un propos grinçant. Mes références étaient La Mort de Staline, Thank You for Smoking et Idiocracy [film culte dans lequel un soldat américain placé en hibernation découvre, 500 ans plus tard, une Amérique où le QI s’est tragiquement effondré, NDLR]. Mais, à certains moments, Don’t Look Up est également très premier degré, c’est un film lanceur d’alerte. Il fait cohabiter la farce et l’horreur, ce qui, à mes yeux, correspond bien à notre monde actuel, qui me fait penser à la fois à un cartoon risible et à une tragédie terrifiante. »



Admirablement joué par son tandem de stars, mais aussi par tous les autres astres qui gravitent autour (Meryl Streep, Jonah Hill, Cate Blanchett, Rob Morgan, Mark Rylance… ainsi que Timothée Chalamet dans un petit rôle de skater chrétien !), Don’t Look Up : déni cosmique réussit le pari de nous embarquer dans une satire follement ambitieuse de l’humanité 2.0. Sa machine à sarcasmes n’empêche cependant pas l’émotion, dans un très beau final apocalyptique empreint d’une touchante mélancolie et d’un humanisme que l’on sera bien en peine de retrouver dans le genre du disaster movie. 


Pas étonnant que cette production ait été entièrement financée par Netflix, sans trouver sa place chez les studios de cinéma traditionnels – l’objet est beaucoup trop nihiliste. En toute franchise, on doute de l’efficacité réelle de son implicite plaidoyer pour le combat climatique, mais, contrairement à la fin pessimiste de son brûlot, Adam McKay veut encore y croire : « Je ne pense pas que nous soyons fichus, parce qu’il nous reste encore un outil puissant : la science. Le seul problème est l’éveil des foules et l’action. Nous avons des réponses au problème, telles que la réduction des émissions de carbone. Il faut juste que l’opinion inscrive définitivement la crise climatique dans ses priorités. » Savourez, en attendant, Don’t Look Up : déni cosmique : l’humanité y court à sa perte et le mérite bien, mais qu’est-ce qu’on se marre ! Très joyeux Noël à tous.


"Don't look up" : fin de l'imaginaire ou imaginaire de la fin

Vocabulaire - Syndrome de l'imposteur

 Les personnes atteintes du syndrome de l'imposteur, appelé aussi syndrome de l'autodidacte, phénomène de l'imposteur, expérienc...